Comme pour toutes les pêches, celle du musky ne fait pas exception, il faut le bon outil pour faire une bonne « job ». C’est dans cette optique, qu’il y a maintenant près d’une quinzaine d’année, j’ai délaissé la traditionnelle et populaire canne extra-heavy de 6’6 avec laquelle tous les pêcheurs de maskinongé pêchaient.

Toutefois, il y a encore 6 ou 7 ans, il était assez difficile de trouver des cannes de 8’ et plus pour le musky. Malgré que la tendance aux longues cannes était déjà  bien établie depuis un certain temps chez nos voisins américains, les magasins ici au Québec étaient réticents à en avoir en inventaire. Même « mon » magasin, là où j’ai travaillé deux ans comme conseillé, faisait la sourde oreille lorsque je lui faisais part de cette nouvelle réalité concernant les cannes à pêche pour le maskinongé. Heureusement, les choses ont bien changé. L’évolution constante dans la pêche sportive a forcé quelque peu les choses. C’est comme ça, un jour ou l’autre on doit s’adapter aux nouvelles réalités  😉

Depuis quelques années, il est donc possible de trouver assez « facilement » une canne adapté aux besoins de plus en plus spécifiques des pêcheurs de maskinongé. Ainsi, au même titre que pour la pêche à l’achigan ou au doré, on peut trouver des cannes avec actions spécifiques pour certaines techniques : Jerkbait, Top Water, Sling Blade, etc. Là où il y encore un manque si je peux dire, c’est au niveau des cannes pour la pêche à la traîne. La tendance populaire veut que l’on se doive obligatoirement d’avoir la canne la plus rigide possible quand vient le temps de faire du maskinongé à la traîne. Ainsi, je ne vois pratiquement que des baguettes de pool dans les « rack » chez les commerçants pour cette application. Oui, une canne rigide a sa place pour la pêche à la traîne à basse ou moyenne vitesse mais si je vous disais qu’à haute vitesse, ces dernières vous font probablement perdre des musky lors de l’attaque, est-ce que vous me croiriez?

Pêche à haute vitesse

C’est ce que j’ai pourtant observé au fil des années. Lorsque je faisais de la pêche à la traîne à haute-vitesse (5 à 7 mph), j’ai remarqué que je manquais beaucoup de musky lors de l’attaque. Comme si je lui enlevais le leurre de la bouche avant même qu’il soit bien piqué. Je me suis donc équipé d’une canne qui était plus souple fabriqué d’un mixe de graphite et fibre de verre.  Ayant le même « backbone » qu’une heavy 100% graphite, ma fameuse nouvelle canne en graphite/fibre de verre avait l’avantage de plier sur presque toute sa longueur lors de l’attaque. Ainsi, le maskinongé a le temps de prendre le leurre et de tourner la tête avant que la canne soit à son maximum de flexion et que le moulinet se mette à dérouler sous la forte pression. Croyez-moi, cela fait toute la différence au monde. Parmi vous, il y en a peut-être qui font de la pêche avec des leurres de surface, c’est un peu le même principe. Au début, nous avons tendance à lui enlever le leurre de la bouche. Puis avec le temps, on se rend compte que si on laisse une fraction de seconde, le temps qu’il tourne la tête en prenant le leurre, on a de bien meilleure chance de l’accrocher. Le flex de la canne permet cette fraction de seconde qui donne le temps au poisson de tourner la tête et de se piquer comme il le faut.

Pêche d’automne

Ça fait maintenant une bonne dizaine d’années que j’utilise ce type de canne (St-Croix Premier Glass Musky Rod) et je peux vous assurer que je perds beaucoup moins de maskinongé. En fait, je n’utilise plus du tout de cannes rigides pour la pêche à la traîne au maskinongé. Même l’automne, à basse vitesse, je préfère utiliser une canne « molle » au lieu d’une canne rigide. C’est que tard l’automne, j’aime bien faire « bumper » mon leurre sur le fond. J’ai plus de succès de cette façon. Encore une fois, l’utilisation d’une canne moins rigide est favorable. C’est que grâce à sa flexibilité, la canne en composite graphite/fibre de verre absorbe les chocs du leurre contre les obstacles du fond beaucoup mieux que le ferait une canne rigide. Le principe est le même que celui des pêcheurs d’achigans qui pêchent au « crankbait ». Ils se doivent d’utiliser une canne souple pour que le leurre rebondisse sur le fond au lieu de s’y accrocher. Pourquoi en serait-il autrement au musky? Pourtant, je connais bon nombre d’adeptes de cette technique (bottom bouncing) et qui pourtant, continuent d’utiliser leur bonne vieille canne, rigide comme une baguette de pool, pour faire la « job » qui devrait être faite par une canne beaucoup plus flexible.

Parce qu’encore une fois il est question de tendance et que les magasins traînent un peu de la patte quand vient le temps de s’adapter aux besoins de leurs clients, vous aurez peut-être un peu de difficulté à trouver ce type de canne.* Mais une fois que vous l’aurez essayé, vous comprendrez assez vite leurs avantages, surtout pour les deux techniques de pêche à la traîne dont je vous ai parlé : « High Speed Trolling » et « Bottom Bouncing ».

Ah j’oubliais, le désavantage de ce type de canne (parce qu’il n’y a rien de parfait!), c’est que pour la traîne à très basse vitesse (quand on bump le fond) vous vous devez de tenir votre canne dans les mains et ferrer le poisson vous-même. En fait c’est un désavantage oui et non car de toute façon, pour vous ajuster aux profondeurs changeantes, c’est toujours plus facile d’avoir la canne dans les mains pour donner plus ou moins de corde et s’ajuster. Évidemment, quand c’est vous le conducteur de l’embarcation, cette dernière technique est beaucoup plus facile à faire avec un bateau  « tiller » que console  😉

* À noter que certains dépositaires St-Croix peuvent toujours vous commander un modèle de canne spécifique.

 

 

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