En tant que guide de pêche, la question qu’on me pose probablement le plus souvent est : «  Est-ce que tu garantis qu’on va prendre du poisson? »

Souvent, je réponds : « Écoutes, j’suis juste un guide de pêche, pas le bon Dieu, mais ce que je te garantis c’est que je vais faire tout mon possible pour qu’on en prenne ».

Je sais, ça sonne un peu bête, mais je préfère ramener les attentes du client vers quelque chose de réaliste plutôt que de lui faire miroiter l’impossible, et qu’il soit déçu au bout du compte.

Là, vous allez me dire que vous connaissez des guides qui garantissent du poisson. Ah, peut-être pour du « panfish », barbue, esturgeon et brochet. À la limite achigan et doré, mais encore là, pour ces deux espèces, vraiment pas sûr qu’il y a beaucoup de guides qui osent le faire.

La raison est assez simple, c’est parce que c’est très difficile de faire ce genre de promesse. Oui pour plusieurs jours, même plusieurs semaines, on peut atteindre une constance dans nos pêches qui nous permette de rentrer du poisson à bord tous les jours. Cependant, il y aura cette fameuse journée où tout semble contre nous. Les conditions sont mauvaises, il y a un front froid, l’eau est encore très froide pour le temps de la saison (ou trop chaude), la turbidité de l’eau restreint au minimum le « strike zone », la pression atmosphérique rend le poisson amorphe, etc.

Même si ça fait plus de 40 ans que je pêche, 14 ans que je guide, dont 12 à temps plein, cette fameuse journée qui me rend la vie misérable finit par arriver un jour ou l’autre durant ma saison. Et croyez-moi, ça arrive peut-être moins souvent quand on est un guide d’expérience, mais ça arrive quand même. Il y a de ces journées où, malgré m’être adapté au meilleur de ma connaissance, d’avoir changé de secteur, de profondeur de présentation, de vitesse, de type de leurre, de grosseur et de couleur, il n’y a rien à faire. Le « fish » est « off ».

Ceux qui sont déjà venus à la pêche avec moi savent à quel point je suis une personne perspicace et déterminée. Comme l’expression le dit : « J’en suis pas à mon premier BBQ! ». Je suis déjà passé par là et ce n’est pas une mauvaise journée qui va me décourager. C’est plus fort que moi, à la limite j’en fais une obsession, je veux trouver ce qu’il faut faire pour que les choses s’activent, je veux du « fish » dans le « boat ». S’il le faut, et que je considère qu’il y a une mince lueur d’espoir, je n’hésiterai pas à étirer ma journée de pêche, ce qui est très apprécié des clients.

Comme je dis souvent, en moyenne pour toute la saison, on peut facilement dire sans trop se tromper que dans une semaine il y a deux bonnes journées, trois moyennes et deux mauvaises. Au cours de la saison, ça ressemble pas mal à ça. Pour les bonnes journées c’est facile, même un amateur va réussir à tirer son épingle du jeu. Le fish est « On », la vie est belle. Quand ça devient moins favorable, c’est là que les choses se compliquent. Fini le bon temps, il faut travailler beaucoup plus fort pour rentrer du poisson. Là où les tops pêcheurs (et bons guides) se démarquent davantage, c’est lors des mauvaises journées. Ces pêcheurs, malgré que les « odds » soient contre eux, vont grâce à leur plus grande expérience réussir à ne pas « skunker ». Une bien maigre consolation me direz-vous, mais parfois, juste le fait de prendre ne serait-ce qu’un seul poisson devient un exploit… surtout quand les 50 autres bateaux n’ont rien pris !

Là où je veux en venir, c’est qu’il est pratiquement impossible pour quiconque de garantir qu’à tous les jours, quand il va sortir sur l’eau, il va prendre du poisson. En tout cas, certainement pas pour les espèces les plus prisés des pêcheurs sportifs.

Mais moi, comme j’ai toujours voulu me démarquer des autres guides en offrant plus, c’est ça que je t’offre en 2023, à toi comme client : Poisson Garanti.

Depuis mes tout débuts comme guide de pêche, j’ai voulu me démarquer en faisant les choses autrement. J’ai offert des expériences de pêche différentes, comme la pêche à la ouananiche à la traîne avec canne à mouche.  J’ai travaillé très fort pour faire connaître davantage les pêches sous-estimées, comme la pêche à l’esturgeon. Je me souviens du temps où je devais faire la promotion, non pas de mon service de guide, mais plutôt de la pêche proprement dite de l’esturgeon. Au fil des années, c’est devenu très populaire (trop peut-être!), mais je peux vous assurer qu’il y a une dizaine d’années, c’était loin d’être le cas. Il y a également mon service de guide au maskinongé, que j’ai offert plus précisément à ceux qui n’avaient pas l’équipement, mais qui voulaient se donner la chance d’en prendre un. J’ai voulu rendre ma pêche à la truite grise plus attrayante et interactive en investissant massivement dans les dernières technologies (Garmin Panoptix) tout en offrant plusieurs écrans à la disposition de mes clients, question de rendre l’expérience plus agréable. Même la pêche au downrigger est devenue plus trippante grâce au Panoptix. Cette technologie nous permet depuis plusieurs années de voir « live » les attaques des salmonidés derrière les boulets, ce qui est vraiment « cool ».

Mon but ultime a toujours été de faire vivre au client l’expérience la plus mémorable possible. Pas seulement en offrant une expérience de pêche qui se démarque par son côté excitant, mais aussi avec de l’équipement haut de gamme. Vous n’avez pas idée à quel point ça m’a coûté une fortune.

Et aujourd’hui, je veux en faire encore plus en vous offrant pour 2023 ma politique : Poisson Garanti. C’est quelque chose que je fais à l’occasion, et que je rends maintenant officielle.

Pour tous mes services, à l’exception de mon service de guide à la ouananiche au réservoir Kiamika ainsi que maskinongé au lancer, je vais appliquer cette politique.

En quoi consiste cette politique?

Si lors d’une sortie de pêche guidée on ne prend aucun poisson de l’espèce visée, je vous ramène en échange des dépenses de gaz seulement. Et question d’être transparent et faire en sorte que ça soit facile à gérer, j’ai établi un tarif de 100$ pour les dépenses de gaz, peu importe le service de guide. Il est vrai que ça ne me coûte pas toujours 100$ de gaz à chaque sortie de pêche, mais certaines me coûte plus chère encore, si je pense entre-autre à mon service de guide au maskinongé.

Et là, je vois beaucoup de yeux sourciller et du monde qui se dise : « Ah ouain, tu vas faire ça pour le maskinongé aussi! » Oui monsieur, cette politique s’applique pour le musky aussi. Peu importe l’espèce, si on ne prend pas de l’espèce visé, je te ramène « gratis », « gratis » dans le sens que je ne fais pas une « cent » avec toi et que je t’offre ma journée comme bénévole lol.

Écoute, 100 $ à deux pour retourner à la pêche, ce n’est pas cher là. Rendu-là, pu grand-chose à perdre! Et honnêtement, je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus pour satisfaire les clients les plus exigeants.

Et là, question d’éviter les ambiguïtés, on va mettre ça au clair avec quelques exemples :

– La politique Poisson Garanti ne s’applique pas au maskinongé au lancer. La raison est assez simple, le succès de pêche repose sur les épaules du client : mauvais ferrage, mets pas assez de pression, mauvais « figure 8 », etc. Je ne guide pas des Jim Saric, je guide des gens qui n’ont pas d’expérience, il faut quand même me laisser une chance!

– Si on traîne au musky, qu’on a un « zip », que le poisson décroche avant-même que je te passe la canne et que c’est la seule action de la journée, je te ramène en échange du gaz.

– Si tu échappes ton poisson, la politique ne s’applique pas. Moi j’ai fait ma job, je t’ai mis en contact avec le poisson recherché et tu l’as manqué. Je ne te ramène pas en échange du gaz.

– On est à l’esturgeon, on a pris 8 barbues, deux anguilles, 1 malachigan, 12 perchaudes, 2 chevaliers cuivrés, zéro esturgeon. Je te ramène, car même si on a pris plein de poissons, on n’a pas pris l’espèce visée qui est l’esturgeon.

– On est au Memphré à l’ouverture, on a eu 6 grises sur les lignes, elles ont toutes décrochées avant d’arriver au filet, je ne te ramène pas « gratis ». Ce n’est pas de ma faute, j’ai fait ma job, je t’ai mis en contact avec plusieurs poissons et tu les as échappé. Ça arrive, on appelle ça la malchance.

La politique Poisson Garanti s’applique pour la pêche aux Salmonidés, à l’alose, à l’esturgeon ainsi qu’au maskinongé sauf exceptions mentionnées ci-haut.

La politique Poisson Garanti est une politique qui s’applique par groupe, non pas par personne.

Dorénavant, mon service de guide au Salmonidés sur le Memphrémagog ne sera plus divisé en 2 forfaits. Ainsi, il n’y aura plus de forfait « Grise à la jig ». Ce sera un forfait Salmonidés pour la période d’ouverture de la pêche, soit les mois de juin et juillet.

La principale raison est que je me suis privé de faire des belles pêches à la ouananiche et à la truite arc-en-ciel parce que je m’entêtais à faire uniquement de la grise en juillet. C’est évident que je vais continuer à cibler principalement la grise à la jig en juillet, mais je ne ferai pas exclusivement cette pêche. S’il y a, par exemple en juillet, de meilleures opportunités de pêche à la ouananiche au downrigger, nous délaisserons la grise. Donc, ma politique Poisson Garanti va s’appliquer de manière à ce que, si on ne rentre aucun salmonidé dans le bateau, je vous ramène en échange du gaz seulement.

Là où cette politique devient extrêmement intéressante, c’est pour mon service de guide au maskinongé. Écoutes, tu as le choix de prendre un guide d’expérience qui fait des journées de 8h, qui a fait ses preuves depuis plusieurs années et qui t’offre de te ramener « gratis » si tu ne prends pas de musky… ou tu prends le guide de musky qui ne t’offre aucune garanti en plus de faire des plus petites journées.

Il me semble que le choix est assez facile à faire!

Ah, j’oubliais!

Si toi et ton chum avez été malchanceux une première fois, et que vous n’avez pas pris au moins un musky, je vous ramène «gratis ». Si la deuxième fois, on n’a toujours pas réussi à prendre un musky, bin sais-tu quoi? Je vais vous ramener encore « gratis », et ça jusqu’à ce qu’on le prenne. Ça prendra le nombre de fois que ça prendra, mais on va l’avoir ce fameux musky.

Je pense que vous avez compris le concept.

C’est comme ça que ça fonctionne dans mon bateau, et je mets au défi les autres guides d’en faire autant.

Sur ce, Bonne Année 2023 !

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