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Après une première sortie qui avait commencé de façon très difficile mais qui s’était terminée de très belle façon, je m’attendais, en ce jeudi 14 avril, à une deuxième sortie de pêche très productive. On annonçait un beau soleil avec une température qui était pour atteindre  15 degrés. Que demander de plus?

Les conditions

Effectivement, à notre arrivée aux abords du plan d’eau aux alentours de 9 :30am, il faisait très beau. Le lac était comme une mer d’huile et je me disais qu’au cours de la journée,  ce beau soleil réchaufferait l’eau de façon significative et que nous aurions droit à une superbe journée. Le seul hic à cette journée parfaite, était qu’on annonçait un vent du nord en mi-journée.

Donc, remplie d’espoir, nous ne perdons pas de temps et nous dirigeons directement au secteur de pêche qui avait sauvé notre journée  la dernière fois. La température de l’eau n’avait qu’augmenté que de 2 degrés Fahrenheit. Comme les conditions n’avaient pas changées tant que ça, c’était à tout le moins, un bon point de départ.

Nous mettons les lignes à l’eau, en prenant le soin de choisir des leurres clairs, aux couleurs naturelles, question de s’adapter  aux conditions du jour. Comme d’habitude, question de ne pas mettre mes œufs dans le même panier, je fais un « set-up » pour couvrir le premier vingt pieds de la colonne d’eau.

Une autre lent début de journée

Les heures passent, nous effectuons quelques changements de leurres et de longueurs de ligne et rien ne se passe. Le lac est tellement tranquille qu’on a l’impression que toute activité est au neutre. L’eau est d’une limpidité étonnante et le soleil plombe. Au moins, nous avons une belle journée. C’est quand même mieux que d’être pris à l’intérieur  à nettoyer et graisser des moulinets…

Le soleil est bon mais je commence à me dire que cette fameuse crête de haute pression  doit y être pour quelque chose dans notre insuccès. Puis en mi-journée, tel que prévu, notre fameux vent du nord se lève. Disons qu’on est passé à des conditions de pêche printanière, à des conditions plutôt assez fraîches, en très peu de temps.

Puis les heures passent, le temps s’écoule, la journée commence à se faire de plus en plus courte et la panique s’installe peu à peu en moi. On n’approche le milieu de l’après-midi et aucune attaque de ouananiche. Des attaques nous en avons par contre, le soleil semble avoir réveillé les perchaudes. Contrairement à la semaine passée où elles se faisaient totalement absentes, aujourd’hui c’est tout le contraire. Comme dirait un de mes amis, on n’attrapait tellement de perchaudes qu’on était des vrais « King Perch ». Je n’arrive juste pas à comprendre pourquoi la perchaude est si active et que notre ouananiche ne l’est pas du tout. Il me semble que ce n’est pas logique.

Puis finalement, au moment où je sors de notre fameuse baie à « perch » et que je me dirige vers une pointe qui adonne sur le bassin principal, nous avons une  attaque sur ma longue canne en surface. Cette attaque me semble un peu trop convaincante pour que ça soit une perchaude. Ah  bon, c’est une ouananiche. Je ne suis pas plus excité que ça. Au moins on a cassé la glace. C’est que le combat qu’elle me donne n’est pas très convaincant. En fait, je croyais au départ que c’était une « jumbo perch »!

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On martèle alors un peu le secteur, question  de ne pas passer à autre chose avant d’être certain qu’il n’y aurait pas d’autres ouananiches actives dans le coin, mais rien ne se passe. Au moins cette capture nous a redonné une certaine confiance. Par contre, je prends conscience que ce sera une autre journée difficile. Moi qui voyais ça déjà gagné d’avance…

Étant donné que le vent du nord pousse l’eau chaude de surface depuis maintenant quelques heures, nous décidons d’aller faire le fond d’une baie exposée au vent. Plus on s’approche, plus  la température de l’eau monte. De 38 degrés qu’elle était de l’autre côté de la pointe, elle passe à 44 degrés dans la baie. Enfin une zone où l’eau est plus chaude, c’est bon signe! Je décide alors de modifier quelque peu mon « set-up ». Il y a quelque chose qui me dit que le poisson sera plus actif ici. Mon instinct me dit qu’il frappera sur le premier leurre qui passe est ça adonne bien, c’est sur ma canne à mouche.  Je décide alors de raccourcir ma longueur de soie calante de moitié et d’y mettre le même fameux petit Pin’s Minnow, couleur rainbow, qui était sur ma longue canne en surface.

Premier gros fish

Une fois rendu le plus loin que je peux me permettre d’aller, je commence à tourner et « Bang », j’ai une attaque. C’est toute une attaque. Elle, elle déroule! C’est sans aucun doute un salmonidé. C’est tout un combat. Même que je me dis que l’on vient peut-être de claquer une très grosse brune. C’est qu’elle a tendance à vouloir garder le fond au lieu de combattre en surface comme le fait habituellement une ouananiche. Le fameux vent du nord ne me facilite vraiment pas la tâche. Je suis vraiment content d’avoir un bateau « tiller ». Je  dois  mettre le moteur à reculons et tenter de me rapprocher d’elle, du moins, arriver à me maintenir en place. Le vent cherche à me pousser vers le fond de la baie ce qui m’éloigne de mon poisson.

À un moment donné il vente tellement que ça me force malgré moi, à mettre trop de pression sur mon « fish ». J’ai vraiment peur de le perdre. Alors je donne plus de gaz au moteur pour me rapprocher, parce que je sens que mon bas-de-ligne va finir par casser. J’aperçois mon poisson une première fois, il est large et à première vue, ça me semble une truite brune car la forme de la queue semble carré. Puis le combat devient de plus en plus furieux au moment où le poisson voit le bateau. Il décide de repartir face au vent et s’éloigne encore une fois du bateau. Je dois faire vite, car en plus d’avoir mis beaucoup de pression sur mon bas-de-ligne, j’ai maintenant à négocier avec les herbiers morts qui tapissent le fond de la baie. Je ne veux surtout pas que mon bas-de-ligne passe au-travers d’un herbier et que le tout s’emmêle.

Je remets les gaz du moteur de façons à reculer encore une fois contre le vent. Je me rapproche de mon poisson comme il semble à porter de la puise, il repart aussitôt dans toutes les directions possibles. Et puis là, je dis à mon « partner » (que je ne peux nommer car il a manqué au travail à cause d’un gros mal de ventre!) : « Là, vas-y, passe la au net au plus vite, j’vais la perdre sinon! » D’une main de maître, mon « chummy » la passe au net et  « Boom », Yessir,  Big Fish in the bag! Finalement c’est une belle ouananiche de 4lbs +. On est vraiment content, c’est le « party » dans le bateau. Aussitôt passé au net, le poisson s’est décroché. On l’a échappée belle. Il faut dire que l’extension de ma puise Frabill a été très pratique sur ce coup-là.  Il est allé la chercher très loin avec le filet, ce n’était pas évident avec le bateau qui était secoué par la vague, de faire un bonne job de net.

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Ouananiche de 4lbs + capturée sur une soie calante avec un Yo-Zuri Pin’s Minnow flottant 2″ de couleur Rainbow Trout

C’est certain que l’on n’a pas perdu de temps à prendre des photos sur le moment. Le fish est à « On », on en profite. On décide donc de raccourcir la distance de la deuxième canne à mouche et on martèle le secteur à mort. Résultat : 3 brochets maillés et un achigan à grande-bouche… Après avoir perdu, presque trois fois en ligne, nos petits Yo-Zuri, je décide alors de retourner vers notre fameuse pointe où on avait attrapé une première ouananiche.

Trop gentlemen?

En arrivant, il y a déjà un bateau. Je le laisse faire sa passe de traîne en me disant qu’il va nous contourner mais non, il décide de retourner sur lui-même et de refaire sa passe; la même qui nous avait permis d’attraper notre première ouananiche. Je regarde mon « partner » et lui dit : « Qu’est-ce qu’on fait? ». D’un commun accord on décide de lui laisser le temps de faire sa passe pour ensuite faire la nôtre. L’affaire est que même si je m’efforce de garder une bonne distance, notre « compétiteur » fait beaucoup de zig-zag, ce qui fait qu’on s’approche dangereusement de ses lignes. Bon, tant qu’à se nuire l’un et l’autre, je prends la décision d’aller faire le secteur qui avait été productif la semaine d’avant.

Il ne reste plus beaucoup de temps à la journée, alors on décide de ne faire que quelques passes de traîne. Coup de chance, on attrape une  ouananiche, petite mais légale. Encore une fois le petit Yo-Zuri vient de faire une victime. Malheureusement, nous devrons arrêter notre pêche. Il se fait tard et on veut prendre quelques photos, question d’immortaliser cette journée, qui je dois avouer, m’a laissé sur ma faim.

J’arrive au quai. Surprise, notre »compétiteur » est là. Je lui demande alors s’il a fait une belle pêche. Il me répond : « C’était difficile, on a réussi à en prendre qu’à partir de 3h pm. Mais là, c’était une en arrière de l’autre, on en a prit une dizaine, toutes à la même place! ». Devinez où notre ami a pris ses ouananiches? Sur la fameuse pointe où moi et mon « partner » l’avons croisé, à l’endroit même où nous avions pris notre première ouananiche…

La morale de l’histoire : mieux vaut rester gentlemen que  passer pour un voleur de « spot » ! Nous avons décidé de laisser ce secteur après une première capture et à notre retour, le secteur était pris par un autre. C’est de bonne guerre, qui va à la chasse, perd sa place. Ça a adonné que le poisson a repris son activité sur cette pointe alors que nous étions ailleurs. C’est lui qui était là en temps et lieu, le secteur lui appartient et ce, même si nous en avions pris une avant. C’est comme ça, y faut vivre avec.

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