Maintenant que j’ai votre attention avec cette photo, et avant de monter sur vos grands chevaux ou grimper dans vos rideaux, sachez qu’à l’époque, la notion de « catch and release » n’existait pas vraiment. Comme on dit : autre temps, autre mœurs.

En navigant sur le Web, je suis tombé sur une citation très intéressante de Homer Leblanc, un des pionniers de la pêche au maskinongé. Voici ce que disait Homer Leblanc concernant les portes-cannes il y a de cela 50 ans :

“In my opinion trolling with rods held in rod holders will catch more Muskies than when the fisherman is holding his rod. When a Musky strikes, the impact is there and the Musky is likely hooked. When a fisherman is holding the rod, he is often in a relaxed manner, gets caught by surprise and the impact isn’t there when the Musky grabs the lure. Setting the hook is then often too late.
The Musky has already felt some pull and has clamped those strong jaws on the lure and all heck won’t budge it. It takes a fisherman with fast reflexes to hook a Musky when holding the rod in hand.

Remember! Holding the rod in your hands means that you may hold it for hours and hours day after day. And the odds are that you will be holding it in a relaxed manner when that strike occurs.”

Homer Leblanc
Fishing Facts, Mar 1975

Pour ceux qui ne le savent pas, j’alloue maintenant plus de temps à mon service de guide au maskinongé qu’à tous mes autres services de guide réunis. De début août jusqu’à la prise des glaces, je fais presqu’exclusivement de la pêche au maskinongé. C’est fou le temps que je passe sur l’eau au musky.

Quand je guide au maskinongé et que je préconise la pêche à la traîne comme approche, je demande à mes clients de ne pas tenir la canne dans leurs mains pour les mêmes raisons qu’évoquait, il y a 50 ans, monsieur Homer Leblanc. La pêche a beau être en constante évolution, il y a certaines notions de bases qui demeurent et qui sont là pour rester.

Le porte-canne : un outil essentiel pour le pêcheur de maskinongé.

Oui, j’en conviens, c’est plus l’fun d’avoir la canne dans ses mains quand survient une attaque. C’est vraiment cool de sentir le « fish » quand ça cogne solide. Au lancer, on s’en attend, on est sur nos gardes et on anticipe l’attaque. Cependant, quand on fait de la traîne, c’est difficile de tenir une canne pendant de longues heures et retenir la forte pression exercée par un gros leurre à vitesse de croisière qui oscille en moyenne dans les 4 à 6 mph. De plus, la plupart du temps, votre bras absorbera le choc lors de l’attaque, ce qui en résultera d’un mauvais ferrage et d’un poisson perdu.

Pour être personnellement passé par là à quelques reprises, je peux vous assurer qu’il n’y a aucun plaisir à perdre un musky quand ça fait 8 heures que tu es sur l’eau et que tu échappes un trophée à cause que tu tiens ta canne dans tes mains. Et plus ils sont gros, plus ils sont difficiles à piquer. Alors si ça m’arrive à moi, qui suis toujours sur l’eau, imaginez à quelqu’un qui ne pêche pas souvent au maskinongé!

THE Magic Hour

C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle je préconise la pêche à la traîne avec des clients qui ne sont pas habitués. C’est une question d’efficacité. Il est plus facile pour moi de faire prendre un maskinongé à mes clients à la traîne notamment à cause du meilleur pourcentage de ferrage du poisson. Au maskinongé, il n’y a pas de place à l’erreur. Comme il n’y a pas une grande quantité d’attaque de poissons dans la journée, et que celle que nous avons eue sera peut-être la seule, il ne faut surtout pas manquer sa chance. Et c’est en laissant les cannes dans les portes-cannes qu’on met toutes les chances de notre côté.

Voici le résultat lorsque nous mettons toutes les chances de notre côté : un premier musky à vie de 51,25″!

Est-ce que ça m’arrive de demander à mes clients de tenir la canne dans leurs mains? Oui, ça arrive. Plus souvent tard en fin de saison lorsque l’eau est très froide et que la vitesse de traîne est lente. Ça peut même être un avantage à basse vitesse d’avoir la canne dans ses mains, à condition d’avoir un pêcheur très alerte dans le bateau. Comme on va moins vite, et que les leurres travaillent beaucoup plus lentement, il arrive que les maskinongés se piquent moins bien puisque l’attaque est beaucoup moins violente (pour ne pas dire subtile). De plus, la vitesse de traîne plus lente exerce une pression beaucoup moins grande sur le poisson lorsqu’il tente de s’emparer du leurre. La combinaison de ces deux facteurs occasionne donc un moins bon pourcentage de ferrage.

Vous pouvez apporter certaines modifications au niveau de l’équipement employé, et dans votre façon de faire pour augmenter vos chances de ferrages lors de vos sorties de pêche tardives à la traîne, mais ça, ce sera pour un prochain article.

À suivre!

 

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