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Le réservoir Kiamika, un magnifique plan d’eau à découvrir!

À chaque année c’est la même histoire. Je pars avec l’idée de faire de la prospection afin de trouver des nouveaux secteurs de pêche sur le réservoir Kiamika et aussitôt que je mets mon bateau à l’eau, l’excitation d’attraper une grosse ouananiche prend le dessus.

Comme le Kiamika n’était pas calé à l’ouverture de la pêche, je m’étais permis quelques jours de pêche à la truite grise au Lac Massawippi et je dois avouer  que ce cours séjour dans les Cantons de l’Est m’avait quelque peu découragé. Les conditions étaient difficiles et les poissons très peu coopératifs.  C’est donc avec un peu moins d’excitation qu’à l’habitude que je me suis pointé cette année à la pourvoirie Cécaurel.

Pêche ou prospection?

À mon arrivée, j’ai été  vraiment surpris de voir à quel point le niveau d’eau du réservoir Kiamika était bas. Lors d’une discussion avec Nicolas, le propriétaire de la pourvoirie, m’avait fait part de la situation mais j’avais plus ou moins porté attention à ce détail. C’était frappant et en même temps assez spécial d’avoir cette vue de ce plan d’eau. C’est comme si toutes les structures étaient maintenant mises à nues.

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Avec un niveau d’eau plus bas, certaines structures très prometteuses se dévoilent au grand jour.

C’était donc pour moi l’occasion rêvée d’allez identifier toutes ces structures qui passent inaperçues avec un niveau d’eau plus élevé. Je  me suis alors empressé de transférer mon équipement du camion vers le camp, mit mon bateau à l’eau et partit « travailler ». Croyez-le ou non, je n’ai mis ma ligne à l’eau qu’une heure ou deux pour mes deux premières journées de pêche. Pour vous mettre dans le contexte, je parle ici du 6 et 7 mai, 2 des très belles journées que nous avons eu avec des conditions estivales en ce ce début mai 2015. Nous avons même eu droit à des températures avoisinant parfois le 30 degrés! Je peux vous garantir que la tentation était forte de mettre ma ligne à l’eau sachant très bien que c’est le genre de conditions au printemps qui mettent le « fish » à « on ». D’un autre côté, j’étais bien conscient que peut-être je n’aurais plus jamais la chance de voir le réservoir à nue de cette façon et de pouvoir cartographier de façon précise le plus de structures possibles pendant que j’en avait la chance. Un soir, tout en regardant les séries éliminatoires du hockey au resto-bar de la pourvoirie Cécaurel, j’ai parlé avec un monsieur très sympathique qui fût un des premiers à attraper des ouananiches ici. Il me disait qu’il avait rarement vu ça à ce temps-ci de l’année. Il n’était donc pas question de passer à côté de cette opportunité, c’était là où jamais!

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Un niveau d’eau plus bas que la normale pour ce temps-ci de l’année.

Les conditions étaient plus qu’excellentes pour ce genre d’activité : eau très basse, soleil et pratiquement aucun vent. Pour la plupart des gens, le marquage de structure au GPS peut sembler une perte de temps. Mais croyez-moi, c’est le meilleur investissement de temps que vous pouvez faire sur votre plan d’eau favori. Non seulement ça peut rendre votre navigation future plus sécuritaire et vous faire économiser une fortune en frais de réparation de pied de moteur, mais surtout, vous aurez une bien meilleure connaissance de votre plan d’eau. Meilleures sont vos connaissances en ce qui concerne vos « spots » de pêche, meilleure sera votre approche. Une fois marqué par des « waypoints » ça devient un jeu d’enfant de faire le lancer parfait ou faire une passe de traîne exactement là où il faut placer votre leurre. Quand on sait ce qu’il y a en dessous et en avant de nous, il est alors beaucoup plus facile de corriger sa trajectoire au besoin. L’avantage c’est qu’une fois que c’est fait, c’est bon à vie…à condition bien sûre de l’avoir enregistrer sur une carte SD  en « back-up ».

Comment marquer une structure

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En bas à gauche, on peut apercevoir une projection sous-marine d’une pointe.

C’est assez simple. J’identifie sur une carte bathymétrique toute structure prometteuse : pointe, île, île sous-marine, etc. et en approchant lentement avec le bateau la structure que j’ai décidé de marquer,  je « drop » une série de« waypoints » dans mon GPS Garmin en faisant le tour de celle-ci de façon à en délimiter son contour. Dans l’exemple présent, je laissais des « waypoints» en marquant la profondeur de 5’. En fait, je navigue très lentement afin de  voir le fond du côté de la structure de façon à éviter de l’accrocher avec le pied du moteur si je me retrouve trop près de celle-ci. Personnellement j’aime bien utiliser l’échelle 0-120’ mais parfois, pour marquer certaines projections d’une même structure, je n’hésites pas à utiliser l’échelle 0-80’ pour une plus grande précision. Mon marquage se fait plus rapproché sur les pointes pour bien en délimiter le contour et dans les flancs je « drop » mes « waypoints » plus éloignés les uns-des autres.

Il faut dire que j’ai un certain avantage  d’utiliser un bateau « tiller » versus un bateau console. En tout temps, je vois mon pied de moteur en relation avec ma structure. C’est une situation parmi tant d’autres où j’apprécie vraiment mon Lund Pro Guide. Aussi étrange (et risqué) que ça puisse paraître, toutes ces manœuvres je les fais à reculons! Et oui, un bateau « tiller » vous apporte un contrôle de l’embarcation qu’un bateau à console ne vous donnera jamais et c’est de cette manière que j’arrives à avoir le meilleur contrôle de mon embarcation pour faire des manœuvres très précises. Ce n’est pas pour rien que la plupart des grands pêcheurs de tournois prestigieux de dorés aux US ont des « tiller ». C’est que le type de pêche qu’ils font, souvent en « bactroll », nécessite un contrôle parfait de l’embarcation  pour suivre précisément le contour d’une structure. Ce qui est difficile à faire avec un console devient un jeu d’enfant avec un « tiller ». Je ne vous dis pas que c’est impossible à faire avec un bateau console mais juste que c’est une tâche plus ardue.

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Rien n’égale un bateau « tiller » pour un contrôle précis!

La prospection : un investissement payant

Je vous ai parlé des avantages de « cartographier » votre lac préféré en laissant des « waypoints » sur des structures prometteuses pour mieux les définir. Cependant, malgré que cette démarche peut être assez longue, elle peut réserver de belles surprises. En fait j’ai même eu droit à quelques belles récompenses immédiates. Comme l’eau du réservoir sur lequel j’étais avait un niveau d’eau très bas, j’ai fait la découverte de plusieurs structures à fleur d’eau qui n’apparaissaient pas sur les cartes. J’ai aussi découvert quelques secteurs de pêches qui semblaient anodins et qui passaient carrément inaperçues avec un niveau d’eau plus élevé. J’ai découvert où certains couples de huard se nourrissaient dans des coins reculés à l’abri des regards…et des pêcheurs. Dans ce dernier secteur, j’y ai même vu trois ouananiches en chasse sur trois structures différentes. J’y suis revenu plus tard et voici le résultat: sur 6 ouananiches, mes 2 plus grosses y furent capturées à cet endroit.

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Ouananiche 25 1/4″

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Ouananiche 26″

Ouananiche 27″

C’est vrai qu’avoir profité du temps favorable j’aurais probablement capturé un plus grand nombre de poissons. Par contre, cette démarche m’aidera énormément dans le futur à travailler mes structures de façon  plus précises me rendant beaucoup plus efficace dans mon approche. Cet investissement en temps m’en fera économiser beaucoup et mon temps sur l’eau sera utilisé de façon beaucoup plus performant.

Le succès à la pêche se joue dans les détails. Trop souvent les gens accordent une importance incroyable sur l’efficacité du leurre utilisé en minimisant celle de l’approche adoptée. Même avec le meilleur équipement disponible sur le marché, si vous n’arrivez pas à présenter votre leurre de la bonne façon, à la bonne profondeur, à l’endroit précis sur la structure où le poisson est positionné, vos chances seront diminuées de beaucoup. En d’autres mots, si ça prend trois passes de traîne pour en avoir une bonne, il serait peut-être temps de penser utiliser votre électronique marine de façon plus efficace. La technologie est là, disponible et à portée de la main, servez-vous en!

                                                                                                    …

*Je tiens à remercier monsieur Mireault pour les photos où l’on me voit pêcher ce magnifique plan d’eau qu’est le réservoir Kiamika.

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