En début de saison, la truite grise est le premier salmonidé à s’activer. On en profite!
Lundi dernier, je suis retourné pêcher la truite grise au lac Champlain avec un chum à qui j’avais promis une sortie de pêche du côté Américain. J’étais donc, pour l’occasion, accompagné de mon bon ami Fred. Pour éviter toutes déceptions, je lui ai mentionné avant notre sortie : « Écoute Fred, je sais que j’ai fait des belles pêches la semaine dernière au lac Champlain, mais on n’a plus du tout les mêmes conditions. Ne t’attends pas à ce que ce soit la folie, ça risque d’être pas mal plus tuff ».
Malgré le succès obtenu la semaine dernière avec mes Yo-Zuri, nous avons dû, cette fois-ci, apporter quelques changements radicales dans notre présentation pour avoir du succès.
Avec les forts vents et la pluie abondante reçue ces derniers jours, c’était évident que l’eau du lac serait beaucoup plus teintée qu’à l’habitude, pour ne pas dire beaucoup plus sale. De plus, je n’avais aucune idée à quel point ça affecterait négativement notre secteur de pêche. Donc, ce qui avait fonctionné lors de mes dernières sorties était loin d’être un gage de succès pour celle-ci.
Tel qu’anticipé, les conditions n’étaient pas très encourageantes. Dès notre arrivée, j’ai remarqué que le niveau de l’eau avait monté, et qu’elle était vraiment sale. Les poissons-appâts aiment bien l’eau teintée, car cela leurs procurent, en quelque sorte, un sentiment de sécurité. De plus, ils profitent de la température de l’eau qui est légèrement plus chaude pour s’activer. Mais dans la situation actuelle, il y a une différence entre « eau teintée » et « eau sale ».
À ma dernière sortie, j’avais justement remarqué à quel point les grises s’étaient tassées de l’eau très sale pour se positionner dans une eau plus claire, à l’extérieur de la zone où il y a beaucoup de débris. J’avais donc déjà une bonne idée de comment m’adapter à la situation, mais ça impliquait de pêcher plus creux. J’ai alors suggéré qu’on tente une présentation totalement différente de celles que j’ai effectuées lors de mes dernières sorties de pêche. J’ai dit Fred : « Ce n’est pas comme ça qu’on a pêché l’autre jour, mais là j’ai vraiment l’impression qu’on va se planter solide si je m’entête à pêcher de la même façon qu’à mes dernières sorties. En tout cas, on va toujours bien l’essayer. ». Ce fut le meilleur « call » « ever »!
Pour cette sortie de pêche, nous avons dû s’adapter, et pêcher plus en profondeur pour avoir du succès.
Question de la jouer « safe », j’ai quand même laissé à l’eau les cannes sur les côtés, montées avec des « crankbaits », mais j’ai sorti les downriggers. Et tant qu’à faire, je me suis dit qu’on allait mettre la totale. Alors on a mis le chapelet d’un côté et un attracteur de l’autre. Ça me semblait logique de rendre notre présentation plus attractive afin d’attirer les poissons qui pourraient alors apercevoir nos leurres de plus loin. Aussi, comme on faisait évoluer nos leurres légèrement décollées du fond sur nos cannes de côté, j’ai décidé de mettre nos chapelets et attracteur le plus près possible du fond.
Ce ne fut pas long, à peine le boulet descendu, qu’il y avait un fish dessus. J’étais tellement étonné que ce soit si rapide, que sur le coup, je me demandais si ce n’était pas ma ligne qui s’était déclenchée toute seule. Mais non, il y avait un fish! Donc, sachant que ça fonctionnait, nous avons alors commencé à faire quelques modifications pour rendre nos présentations encore plus efficaces. Et c’est devenu tellement intense, qu’à un moment je me suis demandé si ça valait la peine de garder les lignes de côtés à l’eau. En passant, pour ceux qui ne le savent pas, nous avons le droit de mettre deux cannes par pêcheur au lac Champlain du côté US. De plus, la saison de la truite grise est ouverte à l’année.
Les truites grises se sont succédées les unes après les autres toute la journée.
Après avoir fait le décompte de nos captures, nous sommes arrivés à la statistique de 1 truite grise aux 10 minutes pour nos 6 heures de pêche. C’était fou raide!
Pas rares les doublés de grisettes au Champlain!
Puisque ma crainte de faire une mauvaise pêche est maintenant chose du passé, j’ai pu me permettre de m’amuser avec mon Garmin Livescope. Je voulais valider certaines choses, j’étais curieux de voir comment se positionne notre présentation selon les différentes vitesses et montages employés, et sincèrement, je suis resté surpris de voir à quel point il y avait des truites grises qui s’approchaient de nos offrandes sans qu’on ne les aperçoivent au sonar traditionnel ou sur le SideView. Pour vrai, c’était vraiment cool à voir. Nous avons même réussi à filmer dans l’immédiat l’attaque d’un poisson sur notre leurre et une partie du combat de ce dernier, en plus d’avoir enregistré le parcours d’une truite qui nous a suivi très longtemps! Je vous invite à regarder les différents enregistrements que je vous partage à même cet article. Prenez le temps de regarder, vous verrez que je fais certaines choses avec mon boulet qui les incitent à attaquer, et d’autres qui leur font carrément peur.
Pour conclure, ce fut une super pêche au lac Champlain, un apprentissage très bénéfique pour mes sorties futures, et beaucoup de plaisir en bonne compagnie.
Fish-On!
